Monastère des Célestes

par L'Empereur Lun 7 Déc - 21:03

« Des torrents de larmes s’écoulent et creusent crevasses et canyons. Escaladons, grimpons, échappons au déluge qui de toute sa force espère nous noyer. Nous arrivons au sommet, large plateau anguleux, roche friable et aride dans un monde humide. Nous y sommes et y restons pour l’éternité ».

— Extrait d’une des prières du monastère.

Au cœur des crevasses pétrifiées, perdus dans le par-delà, s’étendent de longs canyons et défilés rocheux dont certains vont si haut que de loin on les prendrait pour monts et géants ensommeillés.

Les vents battent la zone de leurs puissantes bourrasques et c’est au fil des millénaires que se sont creusées les parois de ces immenses fissures qui donnent l’impression que Gaïa elle-même se craquelle sous la sècheresse. Lorsqu’on s’avance en leur sein, on peut se laisser aller à l’accalmie qui fait loi en ces lieux que les Sylphes et les Râyons semblent éviter.

C’est dans l’une de ces oasis asséchées que vous pourrez apercevoir ce que vous cherchez. Levez les yeux et prêtez attention car le monastère se cachent dans les parois ocres, confondant ses murs ternes taillés à même le roc aux environnements ensablés qui l’entoure. Et si par malheur le jour se fait terne, le canyon se couvrira d’ombre et vous ne distinguerez même plus la différence entre vos compagnons et un simple caillou.

Il y a bien un secret pour l’apercevoir facilement mais vous n’arriveriez pas à le mettre en pratique. Remettez en vous à la chance et priez la déesse, c’est généralement comme ça que les pèlerins évitent la mort.

Le Monastère des Célestes est enfoncé dans les parois rouges du long canyon. Presque suspendu à plus de cinquante mètres du sol, l’on dit que le seul moyen d’atteindre son entrée serait d’escalader différentes aspérités et de voyager au travers des voûtes naturelles creusées par les vents. L’on appelle cet exercice ; « la pérégrination vers le ciel ».

Plusieurs chemins sont possibles mais le monastère aurait gravé à certains endroits les symboles de leur ordre afin de guider les voyageurs jusqu’au sommet. L’on ne sait si le chemin balisé est le plus simple alors prenez tout de même garde à ne pas vous casser le cou.

Une fois arrivé au sommet, un petit plateau s’étend devant les premiers murs du lieu-saint. Là ils jugeront si vous êtes dignes d’entrer. N’y allez donc pas sans raisons, ceux refoulés finissent surement le corps brisé sur les rocs cinquante mètres plus bas.

Non, je ne dirais pas que les moines les poussent, je dis simplement que c’est possible.