La Femme revêtue d'Or

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Message par Evangel Jeu 29 Oct - 0:10

La Femme revêtue d'Or C2912f10
La Femme revêtue d'Or, peinture sur bois, par Aristide, peintre de Lancel.

Ne se taira-t-il donc jamais ?! Il ne pouvait être plus désagréable, ce pauvre Tristan, que lorsqu'il déclamait, ivre, une de ses chansons. Ce barde et poète de Lancel était certes connu pour ses vers "d'avant-garde", mais aussi pour sa façon de les déclamer. Il bougeait et chantait comme personne et... Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était nouveau. Et ce soir là, en boucle, dans les rues de la ville, il ne cessait de chanter passionnément, rageusement, en remuant ses épaules, comme pris d'une énergie formidable, sa dernière chanson qui était la suivante (pitié pour nos oreilles !) :

"La Femme revêtue d’or
Tantôt jeune, tantôt vieille
Tient ton âmes en éveil
On l’appelle aussi la mort

Elle te tient dans ses bras
Comme une mère tient son enfant
C’est ton amie, c’est ton amant
C’est la mort, tout près de toi

Elle frappe à ta porte
Tu n’as plus à fuir
Le jour que je redoutais tant est arrivé
Mes amours sont mortes
Ça ne veut plus rien dire
Je ne porte soudain plus le poids des années

La Femme revêtue d’or
Tantôt jeune, tantôt vieille
Elle tient ton âme en éveil
On l’appelle aussi la mort

Elle te tient dans ses bras
Comme une mère tient son enfant
C’est ton amie, c’est ton amant
C’est la mort, tout près de toi

Il ne sert à rien de fuir
Peu importe si tu aspire
A la vie.
Parce qu’elle vient quand il n’y a plus rien
Juste tes poumons, toi qui respire
Pour le meilleur et pour le pire
On l’entend qui rit
Elle attend pour ce baiser qui fera ta fin"
Evangel
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Message par Evangel Dim 1 Nov - 21:42

La Femme revêtue d'Or 480fa010
La Femme revêtue d'or, fresque murale d'un temple de Mispura.

On s'est dirigé ensuite vers un des temples de la Cité. Ses colonnes, longues et simples, taillée dans une pierre blanche lui donnent l'aspect d'un préau grand et majestueux. Les croyants savent y faire pour allécher les curieux. Des fidèles tentent d'haranguer les passants, les chants battent leurs pleins, et des hommes nous proposent des carafes d'eau fraiche afin de procéder aux libations. L'un des prêtres du temple m'aborde et me parle soudain de sa foi et de la divinité qu'il honore. Il m'entraine doucement dans le Temple, et je me laisse faire, comme hypnotisé par ses paroles. Le prêtre me parle vite, et je ne comprend pas tout.

Il dit, je crois, que rien de ce que tu penses ne mérite le nom de fleur. Il dit que ce n'est pas le Froid mais la Honte qui a donné aux hommes le manteau, qu'un quidam marchait droit, mais qu'à cause de la Folie, il s'est mit à dévier, puis à s'asseoir et attendre la Femme Revêtue d'Or.

Il m'entraine alors dans la salle principale du lieu sacré. D'autres fidèles se recueillent et circulent. Ils déposent paisiblement leurs offrandes : du raisin, du pain, des pièces d'or surtout. Devant nous la grande statue de leur divinité, une statue bronze et or, d'environ 5 mètres de hauteur. Le prêtre se tait un instant, et nous contemplons la scultpure. Puis il se remet à parler.

Je ne comprend pas tout.
Je crois voir une déesse de muscles et de courbes quand il dit que les statues aussi verdissent et que leurs couronnes sont un perchoir pour les pigeons ; que jalouser l'éternité des statues, c'est envier la fiente sur leurs épaules et celles qui jonchent leur pieds d'estale. Alors je pense à la déesse nue et je vois léviter prés de sa chevelure d'or un moineau écarlate. Je vois la déesse nue, et ses fesses qui, avant, dansaient.

...

J'ai du mal à croire à une ferveur aussi simple et brûlante à la fois. Elle ne ressemble pas à celle que je connais. Celle des baisers et des plaisirs, des passions que l'on éprouve et réprouve au fil des rencontres et des âges. On voit du folklore partout, mais les croyances et les espoirs sont partout les mêmes. Je descend les marches du temple. Assis sur ces dernières une jeune fille d'environ 16 ans, pas plus, avec de longs cheveux noirs, discrètement me regarde. Il est joli son regard. Le soleil tape sur nos têtes. Dans ce pays exotique le sourire de cette fille me fait penser, pendant quelques secondes, que je suis peut-être arrivé chez moi, que j'étais parti depuis longtemps, et que je rentre enfin. Je me sens subitement très vieux, face à cette petite. Ses yeux me fixent encore, et je crois voir, comme dans un rêve, des particules d'or briller sur peau. Et je me vis presque, soudain, la suivre je-ne-sais-où, vers un cercle sombre, guider par sa voix douce et lumineuse.

[HRP] Il me semble important de préciser que ce texte est inspiré et a repris des parties du texte existant appelé "Harlem", écrit par Feu!Chatterton.[HRP]
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