Confidences d'Owen Jaris - Première quête

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Message par Edvart Dim 28 Juin - 13:30

Confidences d'Owen Jaris - Première quête Owen_j10

Je ne sais pas si j’ai bien fait de quitter Fran. J’avais une bonne routine, du matériel à foison, des connaissances et des amis. C’était une vie peu aventureuse, mais elle était agréable. Mon souhait d’aller à la capitale, pour enfin travailler à ma propre enseigne et vendre mes produits, n’était ni une bonne, ni une mauvaise décision. C’était le destin, et il m’a mené à Ossalina. Tout commença vraiment alors qu’un sanglier furieux m’avait pris pour cible et est reparti avec mes provisions. L’attaque a également eu raison de mon chariot et le cheval a fui.  Je me suis donc hâté à rejoindre la ville au plus vite, quand, sur le chemin, j’ai rencontré un  cartographe qui semblait lui aussi en peine. Vomër Koskyn se proposa de m’aider pour retrouver mes réserves et à me débarrasser de l’animal si en retour je lui partageai le repas.
 
Dès cet instant, notre destin fût lié. Nous sommes donc partis à la recherche de la bête mais avons seulement retrouvé mon chariot. Hélas, toute ma nourriture avait disparu. Bredouilles, nous avons continué notre chemin, exténués par nos périples respectifs, tout en apprenant à se connaître. Enfin, nous sommes arrivés à destination et déjà, je me sentais tout petit face à cette divine splendeur qui se dressait devant nous. L’architecture de cette ville dépassait, à mon humble avis, celle de Fran et de tout ce que j’ai pu voir sur la route. Je perdais mon regard sur les pierres taillées et les tuiles parfaites qui recouvraient les toits triangulaires des bâtiments et aussi les ornements et autres détails fascinants. Tout cela  réveillait en moi ce qui m’avait poussé à devenir sculpteur. A côté, je me sentais ridicule et presque honteux. Les portes de la ville étaient gardées par deux soldats, aux tenues impeccables et à la droiture irréprochable. Rien qu’à l’entrée de la ville, on y ressentait cette ambiance empreinte de respect et de sérénité.  Les gardiens nous demandèrent ce pour quoi nous étions venus. J’avais peur qu’ils nous refusent l’accès, mais nous sommes parvenus à entrer sans encombre.

Alors que la faim nous tiraillait, nous avons cherché l’équivalent d’une auberge et nous avons vite trouvé la taverne du Sabre Poétique. Dès notre entrée, nous avons été enivrés par les mille odeurs qui s’échappaient de leurs mets exquis. La rigueur était maîtresse des lieux. Tout était millimétré, comme partout en ville. C’est un aspect qui me marque, encore plus aujourd’hui tandis que j’écris ces lignes. Le cartographe avait une grande envie de boire le meilleur alcool de l’établissement. Je n’ose même plus en prononcer le nom. Bien que j’aie à plusieurs fois refusé d’en consommer, il a finalement réussi à m’en faire boire. Tandis que la journée se terminait, il vint ce moment fatidique qui, à jamais, changea ma vie.

Confidences d'Owen Jaris - Première quête Sabre_10

Shingo Takagi, le patron, me servit dans un plat de porcelaine magnifique que lui avait offert un illustre artisan. Mon état était pitoyable, j’en ai toujours honte. Alors qu’il me tendait le plat avec la plus extrême précaution, j’ai trouvé le moyen de le faire tomber et je n’ai pu le rattraper. L’homme en fut aussi brisé que l’objet. Le seul moyen que j’avais de rembourser cet affront était soit élevé de deux cent pièces d’or, que je n’avais pas, soit par le biais d’un duel d’honneur, que je possédais encore moins. Un contrat me fut donné, et, imbibé d’alcool à ne plus en pouvoir, je ne pris pas la peine de le lire avant de signer. Erreur fatale, il m’aurait évité bien des ennuis. Le combat aurait lieu vers six heures du soir. J’aurais dû me préparer au lieu de rester à ne rien faire, au quartier des démunis du clan Asano, où l’on avait trouvé refuge. J’aurais dû relire ce contrat, qui stipulait que ma vie serait entre les mains du vainqueur. J’ignorais que mon avenir pouvait s’y jouer. L’heure tomba bien rapidement, et l’on vint me chercher pour m’emmener à la place principale. Quelques curieux s’étaient agglutinés au centre d’Ossalina, observant ce qui se tramait là. Un étranger provoqué en duel par un natif, cela devait être rare. Je compris rapidement que mon sort était entre les mains de cet homme.

Le stress commençait à monter en moi, et c’était lui qui dirigeait désormais mes réactions. Elles étaient nerveuses, et semblaient toutes prises pour des insultes. Or, je prenais simplement conscience de mes actes, et de l’importance qu’un tel évènement avait pour les deux partis. Il était question d’honneur, une composante primordiale de cette nouvelle culture que je découvrais de la plus triste des manières, d’autant que je venais tout juste d’arriver. J’étais déjà perdant. Je ne connaissais rien des coutumes, et de la façon de faire lors d’un duel. L’affrontement commençait déjà mal, car j’allais porter le premier coup et non attendre celui de mon adversaire. J’ai vu mon existence défiler quand les juges hurlaient au blasphème. Mais fort heureusement, Vomër, qui observait, indigné par le fait que je ne connaisse rien aux règles et qu’on ne m’avait rien dit, est intervenu et m’a permis de recommencer dans de meilleures conditions. Cette fois, j’ai esquivé non sans mal le coup précis de Monsieur Takagi, avant de tenter de lui en porter un. Raté. C’est alors que la fine lame de son sabre me transperça si proprement la chair. Je n’avais jamais vu une telle maîtrise. Je me voyais déjà mourir quand le vainqueur s’avança à ma rencontre. J’étais déshonoré, tout comme il l’avait été lorsque j’avais cassé le plat de porcelaine et je me sentais comme celui-ci.  Cependant, il jugea bon de m’épargner et décida que nous serions quitte si je m’ôtais deux doigts. J’avais le droit de choisir lesquels. Dans la foule, on a peut-être pensé que je refuserais cela ou que je tenterai de fuir.

Sans tarder, sans broncher, j’ai pris la lame qu’on me prêtait et, sans réflexion aucune, je me suis coupé l’index de la main gauche ainsi que le petit doigt de la main droite. Au premier, j’ai résisté à la douleur, mais au second, j’ai sombré dans l’inconscience.

Edvart
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