À toi, vieilles cornes...

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Message par Kefka Dim 20 Déc - 21:22

J’étais donc arrivé devant cette bâtisse peu engageante. Eva vivait ici pour le moment, il me fallait trouver un lieu pour déposer ma lettre sans que cela attire les yeux bien trop curieux. Je vis ce pot de fleurs en hauteur, et me dis que cela pouvait-être une bonne idée, elle verrait qu’il lui manquait ses lys roses et ainsi, j'y aurais caché ma missive. Je me suis dit qu'elle s'en rendrait compte facilement. Enfin je l’espèrais.
Le non illustre LK a écrit:
An 187, Lune 4

Je ne sais pas si tu prendras le temps de lire cette lettre,  il m’a d’ailleurs été assez compliqué de trouver où tu pouvais crécher. Il faut avouer que je n'ai pas pour habitude de renouer avec mon passé, mais j’imagine que si je fais une exception, c’est qu’il y a une raison.

Lorsque nous nous sommes quittés, ou plutôt que je vous ai faussé compagnie à toi à et Bishup, c’est que je ne pouvais pas assumer ce que tu peux imaginer, les risques étaient bien trop grand. Puis j’ai mes femmes qui comptaient sur moi. J’ai d’ailleurs réussi à rejoindre ces dernières. Non sans mal, mais j'ai réussi à les extirper d'où elles étaient. J’ai également pu les faire voyager dans un lieu sûr où elles devront, néanmoins, se débrouiller seules à présent pour un bon moment.

Depuis ces 8 lunes comment se passe cette nouvelle vie ?

J’ai cru comprendre, avec les questions que j’ai pu glisser ici et là que les choses ne vont pas fort, plutôt mal même, j'ose espérer me tromper. J’ai t'ai laissé une bourse, au cas où, avec quelques pièces de bronzes pour toi si jamais, oui de bronze, les temps sont dures pour tout le monde en ce moment.
D’ailleurs as-tu des nouvelles de Bishup ? Je n’ai trouvé aucune info sur cet ivrogne notoire, je dois dire que son attitude me manque quelque peu. Tu traines toujours avec lui ?

Si jamais l’envie de me répondre te prend, tu peux laisser une lettre à la taverne du coin en l'honneur de Raner Bremas. Surtout, reste discrète, personne ne doit savoir que je suis ici. Comme tu le sais, c’est invraisemblable que ma tête soit encore sur mes deux épaules depuis le temps.

Ne m’en veux pas pour les fleurs que j’ai volé à l'entrée, c’était la seule manière que j’avais trouvé pour attirer ton regard sur ce que tu es entrain de lire. Ne t’inquiète pas, je ferai bon usage de ces dernières, elles n'auront pas été arrachées en vain. Elles seront offertes à une douce et sotte serveuse, histoire que je puisse me repaitre d’un bon repas.

En attendant de tes nouvelles, bon courage.
LK

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Message par Evangel Dim 20 Déc - 22:56

Elle avait réussi à figer son visage dans une expression cordiale. Ses traits étaient doux, un sourire paisible parcourait le bas de son visage. Dans sa tenue de citadine, on pouvait le dire : elle avait l’air délicieuse. Les pans de sa tunique accompagnaient une marche rapide et enthousiaste. Mais ne nous y trompons pas : Evangel était en réalité exténuée. C’était une journée d’enfer. Elle se dirigeait vers la maisonnée dans laquelle elle avait loué son habituelle chambre miteuse. Et durant sa marche enjouée, sous son sourire angélique, elle regardait avec une affection dégoutée celle qui avait toujours été sa ville : c’était le retour à Hilas. Depuis une lune bientôt qu’elle s’y trouvait. Elle avait tout retrouvé, presque intact et inchangé : les bagarres, la minable clientèle… Même son peau de lys roses, ses fleures préférées.

…Son pot de lys roses, vraiment ?

De toutes lettres qu’elle aurait pu recevoir, elle ne s’attendait pas en lire une de Larian Kreutz. Elle l’avait décacheté en montant les marches jusqu’à ses appartements, sans même saluer sa logeuse.  Elle se contenta de lui jeter la bourse de pièces de bronze qui étaient dans le pot : la voilà qui avait son loyer de payé.
Une fois enfermée, elle jeta ses bottes au sol, défit ses braies comme à son habitude et dévora l’écriture de son feu camarade de (més)aventures.


Elle ne savait pas si elle était heureuse ou agacée d’avoir des nouvelles de ce petit individu. Elle ne savait même pas si elle était prête à se rappeler ce qu’elle avait vécu il y a de cela presque un an. Aussi, après deux lectures de sa missive, elle partie faire sa toilette. 2 jours s’écoulèrent avant qu’elle ne cède à son envie de répondre.
« Cher L.,

Je dois l’avouer, je m’attendais à tout, sauf à recevoir une missive de votre part. Depuis quand nous tutoyons-nous ? Il ne me semble pas avoir usé de tant de familiarité lorsque nous étions en missions ensemble. Vous avez eu du mal à trouver ma demeure ? Je suis sûre qu’un clampin du Cartes à Puces a pourtant fini par vous décrire la « maison de la vieille avec les lys roses. »

Votre départ a plus surpris Bishup que moi. Il est vrai qu’il ne comprit pas votre disparition : vous qui nous aviez tant pressé de quitter Atlas et d’aller rendre à la soeur de Karl les effets de celui-ci. Pour ma part, cela m’a exaspéré sur le moment. Mais je ne crois pas (malheureusement) être en mesure de vous le reprocher. Sachez-le : j’ai déserté cette mission moi aussi et l’ai confié à Bishup seul. Je n’ai pas plus de nouvelles que lorsque je l’ai quitté. C’est que mon passé semble m’avoir rattrapé moi aussi. Mais bon, si je vous écris aujourd’hui, c’est que j’ai fini par m’en sortir, non ?

Comment trouvez-vous Hilas ? La ville vous plaît ? Car je suppose que, si les temps sont durs pour vous, vous n’avez pas pu vous payer des larbins pour me trouver et vous vous êtes rendu sur place. Je me serais permise de remettre ma lettre entre les mains d’individus de confiance pour vous la donner : voyez-vous, j’ai peur qu’on fouine dans notre correspondance si je la laisse à la taverne du coin.
À en juger par le papier que vous avez utilisé, vous avez dû vous cacher dans les Cités Libres, je me trompe ? Si c’est le cas, je vous souhaite la bienvenue dans l’Archipel. Pauvres femmes que sont vos épouses : vous avez dû déranger toute leur vie en les contraignant à plier bagages.

En effet, il est invraisemblable que vous ayez encore votre tête. La perdrez vous ici, au sein de ces îles (faites attention, certains insulaires n’apprécient pas les continentaux) ? Vous avez pris mes fleurs préférées, tâchez de m’en offrir d’autres à l’avenir. Et puis, c’est le repaires de mes clients pour que ceux-ci viennent me demander services. Attention : les sottes d’Hilas sont souvent des mouchardes sous la solde des guildes.

Une question me taraude, cher L. : pourquoi être venu précisément ici, et pourquoi avoir renoué contact avec moi ? Je serais curieuse d’en connaître la raison. En attendant d’avoir votre réponse ou de vous revoir, je vous souhaite un bon séjour en ces îles.

Amitiés,

E.D.

PS : vous souvenez-vous de nos tenues pour le Bal ? J’ai gardé dans mes affaires votre cape orange. »
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Message par Kefka Lun 21 Déc - 22:56

Cela fait plusieurs jours que Larian découvre Hilas, notamment les alentours de la taverne du Cartes à puce où il crèche à l’œil. En effet, il se fait entretenir par une donzelle en échange d’info qu’il est capable de lui fournir. Hilas est plutôt au goût de Larian quand il y réfléchit. Il suffit de savoir miser d’inventivité pour en tirer son épingle du jeu. Il est même dommage qu’il n’ait pas découvert les joies d’Hilas plus tôt.
Larian scrutait par la fenêtre de sa chambre, l’aire y était peu agréable, mais la vue d’un groupe de femmes attirait son regard. Non pas qu’elles étaient à son goût, mais cela faisait partie des infos qu’il devait récolter, ou plutôt, il s’agissait de celles qu’il devait filer. Alors qu’il se préparait à passer par la fenêtre, Larian se figea, il n’était pas seul, il ne l’avait pas remarqué, mais cela faisait déjà plusieurs minutes que cet individu était là.

Silencieux, l’homme attendait patiemment dans la pénombre. Pris de spasme, Larian lâcha en sa direction :
— « Je te conseille de bouger de là si tu veux pas voir une lame te passer au travers de la gorge ! »
–« Je suis ici pour te remettre une correspondance », lui répondit-il en posant cette lettre sur la table avant de poursuivre, « A l’avenir, si tu comptes menacer quelqu’un, tâche d’être plus convaincant, d’autant plus que tu n’as pas d’arme sur toi. Garde ce précieux conseil avec toi, Hilas n’est pas une ville comme les autres. »

Larian n’avait pas eu le temps de répondre que le messager avait déjà disparu. D’ailleurs il n’était pas le seul, ce groupe de demoiselle lui aussi s’était volatilisé. Autant voir ce qu’offre cette lettre. Qu’elle ne fut pas sa surprise, Eva lui avait répondu, il ne pouvait dire si c’était l’écho qu’il espérait, mais il en avait eu une réaction de son ancienne compagnon de route . Larian se posa sur son lit avec une plume et du papier, comme il n’avait plus rien à faire de sa journée, autant lui écrire en retour.


Eva,

Veuillez m’excuser pour mon manque de discernement, je ne souhaitais point vous offenser. Disons qu’actuellement, rien n’est facile, et les difficultés dont je dois m’occuper m’accaparent quelque peu trop. Alors oui, entendez mes regrets bien qu’il faut le reconnaitre, la nature de notre relation allait bien plus qu’une simple mission. Imaginer le contraire est un fourvoiement dont je ne vous tiendrais pas rigueur.

Sachez que je m’en sors extrêmement bien ici, d’ailleurs, vous devriez également dire à vos gens de confiances d’être plus silencieux. Même un aveugle l’aurait remarqué, si c’est cela que vous jugez utile pour rester discret, c’est fort déplaisant.

Oui, vous avez raison, je me suis débrouillé seul pour vous trouver, et visiblement, il a été simple d'y arriver sans que vous vous en rendiez compte. Peut-être que je suis fait pour vivre avec la truandaille de cette ville.
En tout cas, sachez que lorsque je parle de mes femmes, il ne s’agit point là d’épouses, mais d’arpenteuses de tavernes qui avaient besoin d'aide. J’aurais pu les détrousser, mais que voulez-vous, dites-vous qu’il m’arrive, parfois, d’action désintéressée.

En l’occurrence, mon retour dans votre vie, lui, ne l’est pas. J’en appel à votre sollicitude, et comme il s’agit ici de mon passé et que vous seule me connaissiez vraiment… Et bien, je dois avouer qu’il n’y a que vous vers qui me tourner. Je ne pourrais vous en dire plus par correspondance, je pense que vous pouvez le comprendre. À moins que vous souhaiteriez apprendre que ma tête puisse rouler sur le sol dans les prochaines lunes. Nous avons connu assez de mort, paix à l'âme de ce bien aimé Karl. J'aime à imaginé que Bishup n'a pas connu le même sort.

Libre à vous, d’accepter ou non de répondre positivement à ma doléance, mais gardez à l’esprit que vous allez me devoir une entière confiance. Vous ai-je déjà laissé tomber ? Oui, bon, j'entendrai que j'ai mal choisi mes mots vu que je l’ai fait plusieurs fois. Disons plutôt, ai-je déjà trahi votre secret ? D'ailleurs dits moi, une question me taraude du coup, les personnes comme vous, sont elles tolérées ici ?

Navré pour les Lys que vous veniez de rempoter, mais vous compreniez, je ne pouvais faire autrement.

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Message par Evangel Mer 23 Déc - 23:12

À toi, vieilles cornes... Tumblr15
Bastet [from the tumbler A thousand Words, artist : Hayley.]

« Une lettre pour toi, je l’ai trouvé à la taverne. »

Elle prit délicatement la missive et le remercia d’un battement de cils. Il répondit d’un hochement de tête. C’était loin d’être la première fois qu’il accomplissait de petites tâches pour Eva. Il lui devait bien ça, après tout. Il regardait la jeune femme perdue dans ses pensées. Elle avait décacheté la lettre en hâte et la parcourait en diagonale, probablement pour vérifier que l’écriture correspondait à ses attentes. Toujours aussi belle, même après ces deux années d’absence. Il ne la connaissait pas très bien, et ça n’était pas anormal de voir les citoyens d’Hilas partir et revenir de la Cité. Mais elle, elle lui avait un peu manqué, il devait l’avouer. Après un moment d’absence, elle reposa ses yeux gris claires sur lui.

« Merci, Bastet. Je te revois dans trois jours, pour la mission avec la famille de Jo’
— Sans problèmes. Je te dis à plus tard. Au fait, Eva, je voulais t’dire : t’as l’air différente depuis tes voyages. 
— Tu trouves ? Peut-être bien, oui. T’avais bien changé toi aussi, lors du départ de Gynée.
— … C’est vrai. » Il remua oreilles et moustaches avant de lui accordé un sourire poli et de s’en aller.

Ça n’était pas la première fois qu’une « vieille connaissance » venait sur Hilas lui demander de l’aide. Elle connaissait les enjeux et les risques de ce genre de retrouvailles. Il fallait se méfier. Il fallait se méfier et en même temps, quelque chose la poussait à accepter la requête de Larian. Elle repensait à ce que son ami félin lui avait dit : en effet, depuis son départ sur les continents, elle avait beaucoup changé. Elle était ressortie de ces aventures grandies, affirmée et à la fois encore plus aigrie qu'auparavant. Ce qu'elle avait vu à Pazen, à Ossalina, à Atlas...Ce qu'elle avait trouvé au numéro 45. C'était difficile à digérer. Et sans Daario et Larian notamment, elle ne s'en serait surement pas sortie. Oui, Daario et Larian la hantaient depuis qu'elle avait pris le navire pour rentrer aux Cités Libres. Elle savait très bien pourquoi. À croire que les fantômes sont partout dans Gaïa, se disait-elle. À croire aussi que le sentimental l'emportait toujours sur elle. Qu'elle se sentait sotte.


Cher L.,

J'aurais dû me douter que vous trouveriez vos aises ici. Ravie d'apprendre que les lieux vous plaisent. Peut-être en effet que ce monde-ci vous attendait à bras ouverts depuis toujours.

J'ai bien réfléchi et je crois que je vais céder me décider à accepter une entrevue avec vous, en souvenir du bon vieux temps, dirons-nous. Mon ami vous transmettra la date et le lieu de rendez-vous avec cette missive. J'espère que sa présence, que, je suis sûre, vous avez perçu rapidement, ne vous a pas incommodé. Bien que les têtes roulent souvent dans l'Archipel, je crois que je ne souhaite pas voir la votre tomber en effet : celle de Karl était déjà de trop. La confiance n'est point mon point fort. Ça n'est pas le votre non plus (ça a le mérite de nous faire un point commun), mais quoi ? Vous êtes à Hilas. Ici, la suspicion est de mise. Ma confiance en vous devra être gagnée, vous me devez bien ça, après votre fuite et le vol de mes lys ? Nous en parlerons plus en détails lors de notre entrevue si vous le voulez bien.

Vous avez toujours su poser le doigt là où ça dérangeait, même par écrit. Je vous propose de vous renseigner vous même sur la façon dont les gens comme moi son perçus chez nous. Quant aux gens comme vous, rassurez-vous : à Hilas, on aime les imposteurs, les parias et tout ce qui s'en suit.

Je vous dis donc à très bientôt.

Amitiés,

E.D.

Elle pris soin de replier et cacheter la lettre. Trois jours plus tard, elle déposa celle-ci entre les douces pattes de Bastet et lui susurra longuement quelque chose à l'oreille. Celui-ci pris une mine grave et acquiesça sérieusement. Puis, ils partirent tous deux pour la mission de Joséphine.
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