Vieillinus Longitus — le cannibale qui se prenait pour un Sage

Le rongeur prend la pose.

" Quand j'avais ton âge j'avais déjà lu la totalité des livres de Firast, tu n'as pas cette chance mais je vais prendre un peu de mon précieux temps pour t'en narrer les lignes. Installe toi, ne t'en fais pas personne ne viendra nous déranger. "

Ce vieillard patibulaire est souvent surpris lors de ses longues errances en solitaire, alors qu'il s'approche dangereusement des portées les moins surveillées.

Souvent matraqué et repoussé, il se plie alors en deux en suppliant et proposant de partager son incommensurable savoir, seule monnaie qui lui évite la mort. Dès que ses tortionnaires arrêtent, il prend une voix mielleuse et commence ses récits qui sont souvent orientés sur le cannibalisme.

Lorsqu'il ne tente pas de dévorer les progénitures des autres, Longitus marche courbé, le plus discrètement possible, en agitant un brûleur d'encens volé. Lorsque la fumée est assez épaisse et que les autres créatures de sa race, dérangée, ont quitté les lieux, il est prit d'un grand rire mauvais, qui donne lieu aux légendes du Babarak, terrible créature qui roderait dans les tunnels d'Erast, caché dans une fumée opaque.

Le vieillard ne supporte pas sa solitude et ne cesse de se parler à lui même, marmonnant d'une voix grinçante les prochains récits qu'il partagera. Au cours de ces dialogues intérieurs, il voyage souvent trop loin, dépassant sa destination et atterrit dans des lieux qui lui sont inconnus, cependant ses voyages l'ont toujours reconduit chez lui, ce qui lui a donné une assurance suffisante pour ne plus paniquer une fois perdu.